Les entreprises ayant eu au moins 11 salariés sur 12 mois consécutifs doivent organiser l’élection de leur comité social et économique (CSE) avant le 1er janvier 2020. Comment préparer sa liste de candidats ? Quelles sont les modalités à remplir pour une élection en règle ? Axium Expertise vous précise étape du processus.
Qui peut être candidat à l’élection du CSE ?
Pour se porter candidat à l‘élection du comité social et économique, il faut d’abord être électeur et donc être bien inscrit sur les listes électorales de l’entreprise.
Une condition supplémentaire est requise : appartenir à l’entreprise ou à l’établissement et y avoir travaillé au moins un an. Tous les types de contrats, stages et apprentissage compris, participent à calculer cette ancienneté. Si ce calcul d’ancienneté exclut un trop grand nombre de salariés de votre entreprise, vous pouvez saisir l’inspecteur du travail pour demander une dérogation (art. l. 2314-25 du code du travail).
Selon la jurisprudence, un salarié en congé maternité, maladie ou en formation peut également se présenter. En revanche, les salariés qui détiennent des pouvoirs d’employeur sont exclus des candidatures. Enfin, si vous êtes représentant syndical auprès du CSE, vous pouvez candidater pour être membre élu, mais en cas d’élection, vous devrez choisir : le cumul de ces deux mandats est impossible.
Enfin, rappelons que c’est à l’employeur, sous contrôle des syndicats, d’élaborer les listes d’électeurs à partir desquelles vous pouvez revendiquer votre droit à être candidat. Vous disposez de trois jours pour contester les listes d’électeurs une fois qu’elles sont affichées.
Avant toute chose : répartir les sièges entre les collèges électoraux
L’article L. 2314-11 du code du travail prévoit que le CSE comporte des élus ouvriers et employés d’une part (« premier collège ») et cadres d’autre part (« deuxième collège »). Le protocole d’accord préélectoral peut définir une autre répartition à condition qu’elle soit adoptée par tous les syndicats représentatifs. La répartition doit respecter des proportions équivalentes entre le nombre de salariés d’un collège et les sièges à pourvoir. Une petite entreprise peut ne disposer que d’un collège unique. Faute d’accord sur la division des collèges, l’employeur peut saisir la Direccte.
Constitution des listes : que faut-il savoir ?
Les modalités de dépôt des listes de candidats sont régies uniquement par le protocole préélectoral établi dans votre établissement. Cet accord peut notamment fixer la date limite de dépôt des candidatures. Il faut différencier :
- Les candidatures du premier tour du scrutin : réservée aux syndicats. Tous les syndicats, même non représentatifs, peuvent présenter une liste à partir du moment où ils ont au moins 2 ans d’existence. Plusieurs syndicats affiliés à une même confédération ne peuvent présenter qu’une liste commune. S’il y a compétition, on retiendra la liste déposée en premier. Des syndicats différenciés peuvent aussi choisir de présenter une liste commune mais il faut en informer l’entreprise avant le vote. Les syndicats peuvent présenter des salariés non-membres de leur organisation.
- Les candidatures du second tour : tout salarié. Les listes du premier tour sont maintenues a priori, mais elles peuvent être retirées ou modifiées sur demande.
Le nombre de candidats d’une liste ne peut pas excéder le nombre de sièges à pourvoir au CSE. Il peut en revanche être inférieur à ce nombre. Les listes différencient les candidatures de titulaires et de suppléants, mais elles peuvent présenter les mêmes candidats aux deux fonctions.
Parité obligatoire
Le code du travail pose le principe d’une représentation équilibrée des femmes et des hommes. Les liste doivent ainsi respecter une obligation de parité relative au regard de la composition sexuée du collège électoral concerné. C’est pourquoi le protocole d’accord préélectoral doit mentionner la proportion d’hommes et de femmes qui compose chaque collège électoral. Si vous souhaitez contester une liste sur le principe de parité, il faut saisir le juge d’instance.
L’employeur peut-il contester des candidats au CSE ?
L’employeur ne peut pas modifier une liste ni apprécier une candidature. Il doit, pour cela, impérativement saisir le tribunal d’instance. En revanche, il a le droit de refuser une liste déposée après le délai fixé par le protocole d’accord préélectoral.
Qui dit élections du CSE, dit campagne !
Candidats, vous avez le droit de diffuser vos idées et programmes à condition de respecter certaines règles. Par exemple, vous ne pouvez pas véhiculer, la veille et le matin des élections, des informations pouvant apporter une modification majeure du comportement des électeurs. En revanche, il ne saurait vous être reproché d’avoir commencé votre campagne avant la date officielle fixée par le protocole préélectoral.
Quant à l’employeur, la jurisprudence a tranché qu’il ne pouvait en aucun cas se montrer partiel. S’il critique un syndicat ou fait campagne pour une liste, les élections pourraient être annulées. Il doit aussi respecter le principe d’égalité entre les syndicats en leur allouant à chacun des moyens informationnels et matériels équivalents. Le protocole préélectoral peut d’ailleurs définir les moyens autorisés à la campagne (tracts, affiches, etc). Ils doivent être les mêmes pour tous les syndicats, y compris les non-représentatifs.